29.4.2025
La surveillance technique, la maintenance conditionnelle et la maintenance prédictive ne sont que quelques-uns des termes désignant les méthodes techniques associées à l’optimisation de l’exploitation des bâtiments. Depuis les débuts du génie climatique, leur objectif n'a pas changé : garantir un climat intérieur optimal pour les occupants, tout en consommant le moins de ressources possible.
Associées aux outils de la numérisation, ces méthodes deviennent de puissants leviers pour faire évoluer les bâtiments d’une gestion principalement réactive vers une exploitation proactive. Résultat : les installations techniques existantes peuvent être exploitées de manière plus adaptée, moins sujette à l’usure et avec un effort réduit, en un mot, plus efficacement. Si l’on ajoute à cela l’amélioration du confort intérieur, les économies potentielles atteignent en moyenne 20 % sur les coûts d’exploitation, grâce à la réduction des émissions de CO₂, de la consommation d’énergie et des coûts de maintenance. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée, une gestion proactive et digitalisée permet également aux équipes d’exploitation de relever les grands défis actuels de l’immobilier, à savoir la décarbonation, la durabilité, les objectifs ESG (Environnement, Social, Gouvernance) et la conformité à la taxonomie européenne.
Cet article explore les principes de l’exploitation proactive, explique pourquoi elle doit être mise en place dès les premières phases du cycle de vie d’un bâtiment et montre comment passer d’une gestion réactive à une gestion proactive pas à pas. Ce document explore les principes de l’exploitation proactive, explique pourquoi elle doit être mise en place dès les premières phases du cycle de vie d’un bâtiment et montre comment passer d’une gestion réactive à une gestion proactive pas à pas.
Actuellement, les équipes d’exploitation consacrent encore la majeure partie de leur temps à la résolution des plaintes des usagers et des alarmes techniques. Ces interventions doivent souvent être menées en urgence pour éviter des dysfonctionnements supplémentaires ou une détérioration du confort. Le principal outil disponible est le système GTB (gestion technique du bâtiment), qui permet de consulter les mesures en temps réel et les états des équipements techniques (CVC, éclairage, etc.).
Cependant, la GTB ne permet généralement pas d’identifier la cause profonde des anomalies, ou alors cela demande des efforts considérables. Par conséquent, les mêmes alarmes et dysfonctionnements réapparaissent régulièrement. De plus, si une défaillance technique entraîne une augmentation de la consommation énergétique sans générer d’alarme ou de plainte, celle-ci passe totalement inaperçue, sauf à être découverte lors d’une intervention de maintenance.
Des exploitants et gestionnaires visionnants amorcent déjà un virage vers une exploitation proactive. Ils analysent les tendances, cherchent à corriger les causes profondes plutôt que de se contenter des symptômes. Ce changement d’approche permet de réduire la fréquence et l’intensité des pannes, allège la charge de travail des équipes, améliore la stabilité opérationnelle et l’efficacité énergétique.
Mais pour atteindre les objectifs ambitieux de décarbonation, il faut aller plus loin. Des outils plus avancés que la GTB sont nécessaires : ils doivent permettre une surveillance complète des installations, détecter les quelque 500 types de dysfonctionnements potentiels, identifier les pertes d’énergie invisibles et proposer des mesures correctives concrètes.
En Allemagne, ces nouveaux outils, de plus en plus présents sur le marché, s’appuient sur la directive VDI 6041, publiée par la Verein Deutscher Ingenieure (VDI) — l’Association des Ingénieurs Allemands. Le VDI est une organisation de référence en Allemagne pour la normalisation technique et les bonnes pratiques d’ingénierie, notamment dans les domaines du bâtiment et des installations techniques. La directive VDI 6041 définit une méthodologie systématique basée sur l’analyse de données pour surveiller, évaluer et améliorer l’exploitation des équipements techniques du bâtiment (chauffage, ventilation, climatisation, etc.). Elle met particulièrement l’accent sur la fonctionnalité des installations, l’efficacité énergétique, et le confort intérieur pour les usagers.
En particulier, les modes de fonctionnement énergétiquement défavorables, mais aussi ceux propices à l’usure des équipements techniques du bâtiment (GTB), passent inévitablement inaperçus dans une gestion réactive de l’exploitation et ne sont pas corrigés. La norme VDI 6041 fournit une méthodologie permettant d’identifier et d’éviter systématiquement ces modes de fonctionnement grâce à un monitoring technique des bâtiments et des installations techniques du bâtiment. La directive VDI recommande de mettre en place un suivi énergétique, des installations et du confort du bâtiment basé sur les données d’exploitation. L’objectif du monitoring technique est de permettre une transparence approfondie de l’exploitation du bâtiment et de créer ainsi les bases d'une optimisation complète et efficace de celle-ci. La directive VDI distingue le monitoring de mise au point et le monitoring à long terme afin de répondre aux différentes phases du cycle de vie d’un bâtiment.
L’optimisation proactive de l’exploitation commence bien avant la phase d’exploitation du bâtiment. Dès les premiers essais de fonctionnement dans le cadre d’un nouveau bâtiment ou de ses installations techniques, le monitoring technique peut être utilisé comme outil d’assurance qualité pour la réalisation. À ce moment-là, les informations sur la planification de la GTB et sa mise en œuvre réelle sont les plus disponibles. Ces informations peuvent être utilisées dans le monitoring technique pour comparer l’état réel du fonctionnement d’essai avec l’état de planification prévu. À ce stade, les acteurs tels que les intégrateurs de systèmes et les installateurs peuvent encore corriger facilement les dysfonctionnements. Dès la phase de tests, et surtout pendant les phases de mise au point et d’exploitation, il est recommandé d’utiliser le monitoring technique pour effectuer une comparaison entre l’état réel de l’exploitation et l’état de l’art issu de la littérature. Cela permet également de vérifier l’état de planification et d’améliorer l’exploitation en comparaison avec l’optimum technique et physique. Cette approche est particulièrement adaptée à une première mise en œuvre du monitoring pendant la phase d’exploitation.
Grâce à la surveillance technique continue, l’exploitation peut être adaptée de manière ciblée à une utilisation évolutive du bâtiment et aux défis techniques, et les dysfonctionnements inévitables peuvent être traités de manière proactive.
En particulier, les modes de fonctionnement du TGA présentant des inconvénients sur le plan énergétique mais également résistants à l'usure passent nécessairement inaperçus lors de la gestion opérationnelle réactive et ne sont pas corrigés. Grâce à la surveillance technique des bâtiments et des systèmes techniques des bâtiments conformément à la norme VDI 6041, une méthodologie est disponible pour identifier et éviter ces modes de fonctionnement de manière structurée. La directive VDI recommande d'effectuer une surveillance de l'énergie, des installations, des bâtiments et du confort basée sur les données opérationnelles. L'objectif du suivi technique est de fournir une transparence approfondie des opérations du bâtiment et de créer ainsi une base pour une optimisation opérationnelle complète et efficace. La directive VDI se divise en une surveillance réglementaire et une surveillance à long terme afin de prendre en compte les différentes phases du cycle de vie du bâtiment.
L'optimisation opérationnelle proactive commence bien avant que le bâtiment ne soit opérationnel. Même lors des premiers essais dans de nouveaux bâtiments et lors de la TGA, le suivi technique peut être utilisé pour garantir la qualité de la construction. À ce stade, les informations disponibles sur la planification de la TGA et sa construction effective sont optimales. Dans le cadre du suivi technique, les informations peuvent être utilisées pour comparer l'opération d'essai réelle par rapport à l'objectif de planification. Dans cette phase, les acteurs tels que les intégrateurs de systèmes et les installateurs peuvent toujours facilement compenser les dysfonctionnements. Même pendant la phase d'essai, mais en particulier pendant la phase de réglage et d'exploitation du bâtiment, il est conseillé de procéder à une comparaison entre le fonctionnement actuel et les exigences de la littérature sur l'état de la technique à l'aide d'un suivi technique. En conséquence, l'objectif de planification est également vérifié et le fonctionnement est amélioré par rapport à l'optimum technique et physique. Cette procédure convient parfaitement à la première utilisation de la surveillance pendant la phase d'exploitation.
Grâce à une surveillance à long terme, les opérations peuvent être spécifiquement adaptées aux changements dans l'utilisation des bâtiments et les défis techniques et les dysfonctionnements inévitables peuvent être résolus de manière proactive.
Il ne fait aucun doute que la mise en œuvre de ce type de monitoring requiert un accès étendu aux données de mesure et d’état des systèmes d’automatisation, ainsi qu’une expertise technique approfondie pour analyser les données collectées.
Ces défis peuvent également être relevés grâce à des solutions logicielles. Le processus se décompose en plusieurs étapes - collecte, structuration, analyse et optimisation de l’exploitation:
Que vous construisiez, possédiez, gériez (financièrement ou techniquement) ou exploitiez des bâtiments, c'est le moment de passer à l'exploitation proactive des bâtiments :
Une gestion proactive de l’exploitation permet de réduire la consommation d’énergie, les émissions de CO₂, l’usure des équipements techniques et les coûts d’exploitation, tout en augmentant le confort des occupants, et ce, sans investissements. Elle facilite également le travail des équipes de facility management et d’exploitation.
En Allemagne, la VDI 6041, directive technique, et des approches méthodologiques éprouvées sont d’ores et déjà disponibles.
Grâce aux outils numériques, les équipes d’exploitation et de facility management disposent d’un assistant numérique qui les aide à passer d'une gestion réactive à proactive. Ces outils numériques comprennent la collecte de données via une plateforme cloud, leur structuration sous forme de jumeaux numériques, leur analyse par des algorithmes d’intelligence artificielle, puis l’optimisation directe de l’exploitation via la plateforme cloud.
L’exemple du projet Kaiser Hof à Cologne, développé par Art-Invest Real Estate, démontre comment l’exploitation proactive peut entraîner une réduction significative de la consommation énergétique et des émissions de CO₂.
Lors d’un échange personnalisé, nous identifions vos besoins et vous présentons comment nos solutions cloud basées sur l’IA, combinées à des services sur mesure, permettent d’optimiser durablement l’exploitation de vos bâtiments.